Théophile-Jules Pelouze was born in Valognes, a little town in the department of Manche in France, but served from 1825 in several pharmacies in Paris before being appointed to the hospital pharmacy at the Salpêtrière in Paris. His father was director in the glass manufactory of Saint Gobain, in the well-known works of Creusot and of a gas-works in Paris. He published many books on various industrial technologies from 1825 to 1841.
Rapidly, Pelouze directed his attention to pure chemistry and he became a student and laboratory assistant of JL Gay-Lussac (1827-1830) and, after a short period in Lille (1830) where he was chosen associate professor of chemistry by Kuhlmann. He get a position of assayer at the Paris mint (1833) and reached the position of President of the “Commision des Monnaies et Médailles” in 1848. Pelouze was elected to the Académie des Sciences in 1837, appointed professor of chemistry at the Ecole Polytechnique (1831-1847) and at the Collège de France (1831-1850). In 1849, he was elected as a member of the Municipal Council of the town of Paris.
He was rapidly a famous experimental chemist in studying sallicin (1830) with Gay-Lussac, beetroot sugar fermentation (1831) with F Kuhlmann, the synthesis of formic acid, hydrocyanic acid, the discovery of ethyl cyanide (1834), potassium dinitrosulfite (1835) and nitrocellulose (1838), the prototype of gun-cotton. Among lipid related substances he studied camphor (1840), butyrin (1834) and glycerophosphoric acid (1845). He collaborated with Claude Bernard in working on curare (1850).
Pelouze founded in 1848 in Paris (rue Dauphine) an important private school of chemistry where numerous students were trained (Berthelot was instructor and made his first investigations in this school) and in cooperation with other laboratories as that of Claude Bernard and several other chemists.
In the field of lipid chemistry, Pelouze remained the scientist who described for the first time the synthesis of a simple triglyceride molecule, tributyrin. This lipid may be considered the first artificial neutral fat ever made.
Pelouze published about 90 papers but his major work remains the “Traité de chimie générale” in 3 volumes, Paris 1848-1850.
Mémoire sur l’acide butyrique;
par MM. PELOUZE ET GELIS
Ann Chim Phys 1844, 10, 434-457
Extracts of the book
“L’acide butyrique a été découvert en 1814, parmi les produits de la saponification du beurre, par M. Chevreul, qui en a décrit l’histoire avec beaucoup de soin dans son ouvrage sur les corps gras d’origine animale. Depuis cette époque, l’acide butyrique n’a été l’objet d’aucun travail de quelque étendue, ce qu’il faut sans doute attribuer à la longueur et à la difficulté de sa préparation qui sont telles, en effet, que l’acide butyrique est encore aujourd’hui l’une des substances que l’on voit le plus rarement dans les laboratoires de chimie.”
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“Les phénomènes que présente l’acide butyrique avec l’alcool, l’esprit de bois et la glycérine, sont fort curieux.
L’éthérification directe de l’alcool par l’acide butyrique ne s’effectue qu’avec une certaine difficulté; mais lorsqu’on ajoute au mélange de ces deux substances une certaine quantité d’acide sulfurique, la formation de l’éther butyrique est pour ainsi dire instantanée. Met-on en contact, par exemple, 100 grammes d’acide butyrique avec 100 grammes d’alcool et 50 grammes d’acide sulfurique concentré, le mélange s’échauffe et se partage aussitôt en deux liquides d’inégale densité. Le plus léger n’est autre chose que l’éther butyrique même, dont le poids est à peu près égal à celui de l’acide butyrique employé.”
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“L’éther butyrique obtenu comme il vient d’être dit n’a plus besoin, pour être purifié, que d’être lavé avec de l’eau, desséché sur du chlorure de calcium et soumis à la distillation.”
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“Le butyrate de méthyle se prépare avec la même facilité que l’éther butyrique, et on le purifie par un procédé semblable. Le mélange d’acide butyrique avec l’esprit de bois et l’acide sulfurique donne lieu sur-le-champ à la formation et à la séparation d’une quantité considérable de butyrate de méthyle.”
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“La facillité tout à fait extraordinaire avec laquelle l’acide butyrique éthérifie l’alcool et l’esprit de bois, sous l’influence de l’acide sulfurique et de l’acide chlorhydrique, nous a engagés à tenter quelques combinaisons du même ordre sur des substances qu’on s’accorde généralement à considérer comme appartenant à la série des alcools; telles sont particulièrement l’huile essentielle de pommes de terre, l’éthal et la glycérine. L’étude de ces réactions fera partie d’un second Mémoire que nous nous proposons de publier. Nous nous bornerons aujourd’hui à présenter quelques observations relatives à l’action de l’acide butyrique sur la glycérine.
Lorsqu’on chauffe légèrement un mélange de ces deux substances et d’acide sulfurique concentré, et qu’on l’étend ensuite d’une grande quantité d’eau, on voit aussitôt se séparer de la liqueur une huile légèrement jaunâtre qu’on peut laver avec de grandes quantités d’eau, car elle n’est pas ou elle n’est qu’excessivement peu soluble dans ce liquide.
Cette matière grasse est soluble en toutes proportions dans l’alcool concentré et dans l’éther d’où l’eau la sépare avec facilité.
Saponifié par de la potasse caustique, on en retire de l’acide butyrique et de la glycérine. Sa formation a lieu à la température ordinaire, lorsqu’on fait passer un courant de gaz acide chlorhydrique dans un mélange de glycérine et d’acide butyrique. L’eau sépare aussitôt de ce mélange une quantité considérable de la nouvelle matière grasse.
La formation de cette substance, sa conversion par les alcalis hydratés en acide butyrique et en glycérine, et quelques autres circonstances encore, nous porte à la considérer comme la matière grasse que M. Chevreul a découverte dans le beurre, et qu’il a nommée butyrine. Toutefois nous n’emettons cette opinion qu’avec beaucoup de réserve; car, d’une part, la butyrine n’a pas encore été obtenue à l’état de pureté, sa composition élémentaire est inconnue; et, d’une autre part, si la glycérine hydratée ou dans le sulfoglycérate de chaux est bien connue, les nombres qui expriment la quantité d’eau qu’elle doit perdre en s’unissant aux acides gras pour former les matières grasses neutres, ne sont peut-être pas encore bien fixés, ce qu’il faut surtout attribuer au poids toujours très-considérable de l’équivalent des corps gras neutres.
Une étude comparative de la butyrine extraite du beurre et de la matière dont nous venons de parler pourra seule permettre de résoudre la question intéressante de l’identité ou de la dissemblance des ces deux substances.”
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